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Histoires saisissantes

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Message par Roberto 2 Sam 18 Juin 2022 - 22:36

Vous aimez l'adrénaline, les larmes, la peur ? Alors venez lire ces histoires
 
Histoires saisissantes 1-homm10
 
Vous vous souvenez la première fois que vos parents vous ont laissé seul à la maison?
 
Au commencement de la soirée, vous vous sentiez comme un lion sorti de sa cage, enivré de liberté. Mais alors que la nuit arrivait,
 
vous commenciez à être de plus en plus terrifié à chaque craquement de bois, chaque bruit causé par le vent...
 
C'est arrivé à une jeune fille du nom d'Anna, qui a eu la chance d'avoir son chien comme compagnie la première nuit ou elle est restée seule dans la maison.
 
Elle fut réveillée par un bruit de goutte d'eau, tombant sur le sol. Elle alla donc dans la cuisine, pour fermer le robinet comme il fallait. Un peu effrayée,
 
elle retourna sous sa couette, et glissa la main vers son chien, pour une léchouille de réconfort. Comme d'habitude, il lui lèche la main.
 
Le bruit de respiration fort et le bruit de la langue sur sa main la bercent doucement, et elle se rendort, malgré le " tap-tap-tap" de l'eau qui ne s'en allait pas.
 
Lorsqu'elle se réveille le lendemain matin, Anna ouvre son placard... et elle y trouve son pauvre chien, pendant par le cou, sa gorge tranchée.
 
Sur le mur, écrit en lettres de sang, les mots : " Les humains peuvent lécher, eux aussi."
 
Bien sûr, cette histoire, c'est une pure invention. Si vous voulez vraiment effrayer les gens autour du feu le prochain Halloween,
 
vous devriez plutôt apprendre les histoires vraies qui suivent. Les faits sont plus effrayants que la fiction, après tout.
 
On vous garantit que les histoires qui suives sont terrifiantes : on s'est terrés sous nos couvertures après les avoir écrites...
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Message par Roberto 2 Sam 18 Juin 2022 - 22:40

L'incident du passage de Dyatlov
 
Histoires saisissantes Dyatlo10
 
 
Peut-être est-ce mieux que personne ne sache ce qui s'est passé là-bas... les preuves sont assez effrayantes comme ça.
 
En 1959, un groupe professionnel de randonnée a disparu pendant un voyage à ski.
 
Quand on a découvert leur campement, leurs tentes étaient déchirées de l'intérieur et ils portaient très peu de vêtements ( en Russie, en Hiver).
 
Ça devient encore plus bizarre. Les corps étaient tachés d'une couleur orange, leurs organes internes extrêmement endommagés, avec une force qu'un médecin,
 
chargé de découvrir ce qui s'était passé, à qualifiée d' "équivalente à un accident de voiture". Il n'y avait aucun signe de lutte, malgré le crâne fracturé,
 
les côtes cassées des victimes. Une femme a été retrouvée sans sa langue, sans ses yeux, et avec une partie du visage arrachée.
 
Comme vous pouvez l'imaginer, plein de théories sur la cause de leur mort ont fleuri, et ont été testées au fil des années,
 
mais le verdict final a été que les randonneurs ont été tués par "une force de la nature".
 
Qu'est-ce que ça veut dire ? Quelque chose d'aussi ambigu ne peut être que terrifiant.
 
 
<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<< 
 
 
Des e-mails envoyés depuis la tombe
 
 
Histoires saisissantes Email-10
 
 
 
Jack Froese est mort d'arythmie en juin 2011, à l'age de 32 ans. C'est tragique, mais pas d'aspect bizarre ... pas encore.
 
En novembre de la même année, ses amis ont tous reçu un email de son compte, signé à son nom. Ses amis et sa famille sont formels :
 
personne n'avait son mot de passe et personne ne pourrait avoir hacker son compte.
 
Et pourtant, les e-mails contenaient des informations personnelles, que seul Jack pouvait connaître. Un email à un ami impliquait de " nettoyer ce bordel dans le grenier",
 
qui faisait référence à une conversation que les deux avaient eu en privé peu avant sa mort.
 
Un email à son cousin disait qu'il "savait que tu te briserai la cheville", une blessure qui a eu lieu une semaine avant l'arrivée de l'email.  
 
Probablement un hacker complètement malade, mais la famille et les amis de Jack disent qu'ils n'ont toujours pas reçu d'explication
 
pour les e-mails, et ont abandonné l'idée d'en trouver une.
 
Intéressant.
 
 
 
 
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Message par Roberto 2 Lun 20 Juin 2022 - 23:25

Le dessinateur
 
Histoires saisissantes 8-dess10
 
Ça, ça tient du film d'horreur. Ce qui rend ce mystère tragique encore plus terrifiant, c'est que l'homme court toujours... s'il est encore vivant.
 
Connu uniquement sous le nom " Le dessinateur" ( "The Doodler") ou " le dessinateur noir" ( "The Black Doodler"),
 
ce tueur en série non-identifié a tué 14 hommes à San francisco entre Janvier 1974 et Septembre 1975.
 
On sait ce que vous pensez : des tueurs en série, il y en a plein. Qu'est-ce qui rend celui-là terrifiant ?
 
Son mode opératoire, avant de les tuer, c'est de dessiner ses victimes ; tous les homosexuels et travestis qu'il récupérait dans les bars et les boîtes.
 
Ceux-ci pensaient avoir trouvé un artiste particulièrement doué, et étaient poignardés à de multiples reprises après un rapport sexuel.
 
Trois de ses victimes survécurent, mais ont refusé de témoigner contre lui, ce qui explique pourquoi il n'a jamais été arrêté.
 
Il n'est pas le seul tueur en série qui court toujours les rues ; Pedro Lopez, qui aurait tué plus de 300 jeunes filles, et Issei Sagawa,
 
qui a tiré sur une étudiante et a mangé son cadavre, vivent tous deux une vie " normale", quelque part.
 
A partir de maintenant, on dormira en gardant un œil ouvert.
 
<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<< 
 
 
 
 
Le cannibale allemand qui a mangé le pénis d'un homme et a ensuite lu "Star Trek"
 
 
 
Histoires saisissantes Cannib10
 
 
Si ce titre ne vous ruine pas la journée, rien ne le peut.
 
En 2001, Armin Meiwes a posté une annonce sur internet, recherchant un " Homme bien bâti de 18 à 30 ans pour le tuer et le manger".
 
C'est pas le genre de chose qui vous obtiendrait un rendez-vous sur Tinder ; mais, quelqu'un d'aussi dérangé que lui a répondu.
 
Cet homme était Bernd Jürgen Armando Brande, et il a laissé Meiwes lui couper le pénis. Armin l'a ensuite fait cuire, l'a assaisonné et proposé à l'homme -
 
qui était en train de se vider de son sang - d'y goûter. Apparemment, un pénis cru était trop difficile à mâcher, alors ils l'ont fait frire avec du sel, du poivre, du vin,
 
de l'ail et un peu de gras provenant de Brande.
 
Toute cette horreur a été filmée, et les juges qui ont vu la vidéo ont reporté que Meiwes a lu le livre "Star Trek" pendant des heures, alors que Brande se vidait
 
de son sang dans la baignoire. Il a embrassé Brande avant de lui poignarder fatalement la gorge, de pendre le corps à un crochet à viande,
 
et d'en découper des morceaux.
 
Il a ensuite mangé le corps pendant les 10 mois qui ont suivi, en écrasant les os pour en faire de la farine.
 
Apparemment, Meiwes se repend de ses crimes, et est devenu végétarien en prison. Il est cependant convaincu qu'il y a à peu près 800 cannibales
 
qui vivent en Allemagne actuellement. Vous nous rappellerez d'éviter ce pays à l'avenir ?
 
 
 
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Message par Roberto 2 Lun 20 Juin 2022 - 23:28

La Femme de Glace.
 
Il était une fois...un jeune-homme seul.
 
Il vivait dans une pauvre cabane, sans ami ni parentèle.
 
Un matin d'hiver, il observait les stalactites qui se formaient au bord du toit, gouttes de cristal étincelant dans le soleil; il s'écria alors:
 
- j'aimerais que le ciel m'envoie une épouse qui eût la blancheur irisée, la merveilleuse beauté de la glace!.
 
Ce soir-là, quelqu'un frappe à sa porte.
 
- qui est là ?
 
- je suis la jeune)fille que vous avez réclamée ce matin au ciel. je viens m'offrir à vous comme épouse.
 
Le jeune-homme, intrigué, ouvrit la porte aussitôt. Sur le seuil se tenait une jeune femme très belle, ses mains étaient d'opaline,
 
ses joues nacrées scintillaient sous la lune.
 
- Entrez! dit-il , séduit.
 
Quand la jeune-femme fut installée dans la cuisine, il l'interrogea:
 
- êtes-vous bien décidée à m'épouser? Je suis pauvre, je loue mes services à qui veut bien m'employer. Je suis un mauvais parti, et vous êtes si belle!
 
Elle répondit qu'elle savait tout cela, ey que, s'il voulait bien l'accepter, elle resterait dans sa maison avec lui.
 
Ils se marièrent et vécurent toute une année dans une harmonie parfaite.
 
 
Histoires saisissantes La-fem10
 
Un jour, l'un de leurs voisins qui étaient un homme serviable et courtois, les invita à une fête d'anniversaire;
 
il leur proposa d'utiliser à cette occasion, le bain chaud qu'il venait de faire installer chez lui, et dont il était très fier!
 
La femme refusa, prétextant qu'elle craignait l'eau chaude par dessus tout!!
 
...mais son jeun mari insista:
 
- nous ne pouvons offenser notre hôte, un voisin si aimable!
 
Alors, elle céda.
 
Le soir du bain, le mari, ne la voyant pas revenir, s'inquiéta.
 
il alla la chercher.... mais à sa place, il ne trouva que deux rubans bleus et un peigne d'écaille qui flottaient sur l'eau.
 
...la femme de glace avait fondu.
 
 
Histoires saisissantes 29677810
 
 
<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<< 
 
 
L'homme à qui les morts parlaient
 
La salle à manger est classique, la villa récente : Martin loue la vieille maison familiale de la grand'rue de Saint-André de Valfons à des jeunes venus de la région parisienne.
 
Il en sera de ceux-là comme de bien d'autres. Comme les Allemands, les Hollandais, les Suisses, les Anglais avant eux, ils se lasseront de ces vieux murs qui
 
suintent l'humidité à longueur d'année, sans que l'on n'y puisse rien. Dans quelque temps les draps, le linge, les livres prendront l'odeur.
 
Ils voudront retourner à la Garde-Pradeilhes, dans des H.L.M. qui leur rappelleront la région parisienne, ou bien ils investiront dans un lotissement !
 
En attendant, Martin leur loue la maison de ses grands. Il réside aux écarts, comme la plupart des anciens Valfonais : il a construit la villa sur des terres à vigne,
 
avec piscine, garage. Il fait comme tout le monde : dans le touriste... Il tourne lentement son verre de cartagène entre ses gros doigts de paysan.
 
Il sourit avec amertume en songeant au passé : " Je ne dis pas que c'était mieux avant : il faut avoir noué comme moi des balais de genêts jusqu'à des quinze heures par jour.
 
La gorge me grattait, jour et nuit. Mon commerce de la Garde-Pradeilhes à côté, c'est une sinécure. On ne peut pas dire non plus que les femmes étaient plus heureuses
 
quand il leur fallait aller laver le linge au lavoir, ou charrier l'eau depuis la fontaine. Je te raconte pas la corvée quand on faisait ses besoins dans des seaux,
 
ni l'odeur des rues en ce temps-là. Mais enfin, on se connaissait : maintenant, quand je vais au village, je ne connais pas trois personnes sur quatre.
 
Surtout, on se parlait, c'est ça que je regrette... " Soudain une pensée allume un éclair dans son regard noir :
 
" On parlait même avec les morts, ou plutôt c'est eux qui vous parlaient ! " Sa femme sursaute : " Tu vas quand même pas lui raconter ça ? " J'ai insisté !
 
" Tu connais Saint-André : chez nous les catholiques et les protestants se sont étripés deux ou trois siècles durant.
 
Les catholiques y étaient majoritaires, contrairement à la Garde-Pradeilhes... Ça a laissé des traces : aujourd'hui il n'y a plus rien,
 
on fait dix kilomètres en voiture pour aller au supermarché. Avant la grande guerre il y avait deux cafés, deux épiciers, deux médecins,
 
deux bouchers, deux charcutiers : un pour chacune des religions. Entre les deux guerres, ça a un peu changé : le clivage s'est fait entre la droite et la gauche.
 
Ca recoupait encore les anciennes divisions : les protestants étaient plutôt de gauche, les catholiques plutôt à droite.
 
Pendant la résistance, c'est à Saint-André qu'il y a eu le plus de miliciens, mais dans le maquis c'était déjà mélangé... Après la Libération, les Rouges,
 
comme on disait, se réunissaient au " bar de l'avenir ", l'ancienne auberge protestante, que les communistes appelaient " la section " :
 
on y trouvait des natifs de Saint-André, catholiques et protestants, des Italiens antifascistes, des Polonais rescapés des mines, de la silicose,
 
des camps, des maquis, des anarchistes espagnols, des Hongrois, des Roumains... Et Pibol, qui s'y rendait tous les soirs, pour boire, avec son protégé, le Firmin Puech.
 
On l'appelait Pibol parce qu'il avait eu la polio étant petit : lorsqu'il marchait, il se cassait brusquement sur le côté, comme un peuplier sous le vent.
 
L'usage de Saint-André voulait qu'un infirme par famille soit employé municipal : Pibol était devenu balayeur.
 
On le croisait vingt fois dans la journée, vêtu hiver comme été d'un pantalon bleu de chauffe, d'une veste en velours sur une chemise couleur crasse, terre et mousse -
 
tu comprendras plus tard pourquoi ! - chaussé de vieilles godasses déglinguées qu'il rafistolait avec des morceaux de ficelle, promenant sa charrette à bras d'où dépassait
 
un balai de genêt ( semblable à ceux que je faisais avant le magasin ). Le soir donc, il se rendait au bar de l'avenir.
 
Autour d'un poêle à sciure, quelques tables à plateau de marbre, des chaises cannelées, derrière le comptoir un portrait de Staline, de Thorez, sur le sol du lino.
 
On y discutait, on y lisait " La Marseillaise ", " Mundo Obrero " ! Les cocos et les anars espagnols s'engueulaient, s'accusant d'être responsables de la chute de la République...
 
Pibol s'envoyait sept ou huit canons, avec le Firmin Puech. Comme il avait déjà éclusé six litres de vin durant la journée - pas un de plus : " après, c'est du vice "
 
- on le croisait à la brune, le teint rouge, serrant les lèvres, s'efforçant de marcher droit tout en s'appuyant aux murs : " Ça souffle, Pibol ?
 
- Saloperie de vent : il se lève tous les jours à la même heure ! " Il gagnait dignement le cimetière catholique, où il s'endormait d'un bloc, dans le caveau familial.
 
Sa masure avait brûlé, et c'était bien la seule chose qui lui appartint encore en propre : il était le dernier Langrenon - c'était son véritable nom - vivant.
 
Les autres, les crétins goitreux, les mongoliens produits des mariages consanguins, des maladies honteuses ramenées du service militaire et des colonies, s'étaient,
 
Dieu merci, éteints sans descendance... Coucher avec les morts, les belles âmes de Saint-André trouvaient bien à y redire : pas trop fort. Pibol était intouchable,
 
pour quelque temps encore : il avait ravitaillé la Résistance quand la plupart des familles catholiques bien pensantes avaient eu l'un des leurs fusillé lors de l'épuration !
 
Il aurait préféré le cimetière protestant, plus gai, plus vivant, avec son mur de pierres tout-venant, de celles qu'on trouve sur place, rouges, ocres, violette, noires, orangées,
 
comme les vieilles maisons du village, plutôt que le cimetière catholique, crépi, gris, impersonnel, triste à mourir... On ne choisit pas plus sa famille que sa religion ou son cimetière :
 
Pibol était né catholique, il le restait, quoiqu'il ne fréquentât jamais l'église, qu'il dît pis que pendre des curés, des bigotes, des calotins.
 
C'était une vilaine maladie à laquelle on ne pouvait rien, pas plus Pibol que qui que ce soit ! Bref : il dormait avec les morts.
 
Le bruit courut qu'ils lui parlaient. Il ne se privait pas pour prétendre que la tante du Fernand demandait des nouvelles de ses chèvres, que la belle-mère de
 
la Louise lui faisait dire qu'elle continuait à la maudire... Les habitués du " bar de l'avenir " connaissant son passé de résistant, quoiqu'ils se disent pour la plupart athées,
 
ça ne portait pas à conséquence !
 
On trouva la mère Maresse étranglée : quelqu'un était entré dans la mercerie de la vieille, quelqu'un qui l'avait fait passer de vie à trépas avant de lui voler sa caisse.
 
Ce n'est pas qu'on affectionnât vraiment la vieille vache qui colportait les ragots les plus invraisemblables, qui s'était enrichie durant la guerre avec le marché noir,
 
dont l'avarice était proverbiale : quand même, ce fut un sacré choc pour le village. Les gendarmes firent une enquête. Faute de preuves, ils classèrent l'affaire...
 
On évoqua de nouveau le meurtre au " bar de l'avenir ", le père Moulinat ( tu l'as connu, c'est le marchand de poulets qui t'a vendu la maison ),
 
pour blaguer, a demandé à Pibol : " Au fait, elle te dit rien à toi, la Maresse ? " Ce dernier ouvrait la bouche pour répondre quand le fils du boucher,
 
le gros Firmin Puech, une manière de colosse, avec un visage de gosse, un ventre énorme, qui ne trouvait jamais de vêtements à sa taille, qui montrait toujours son nombril,
 
la moitié de son cul ; le gros Firmin à qui on n'avait pas grand chose à reprocher à part quelques chapardages ici et là ; le gros Firmin,
 
que l'on croyait doux comme un enfant, un rien débilou, se jette sur Pibol, lui serre le kiki, en hurlant : " Tu vas la fermer, dis, tu vas la fermer !
 
" On a eu tout le mal du monde à lui faire lâcher prise. Le Firmin Puech s'est enfui ( personne n'a essayé de le retenir :
 
ce n'était pas le genre de la maison d'aller trouver les flics... ) Le gamin ( je dis le gamin, mais il devait avoir passé la trentaine ! ) s'est pendu dans la nuit... "
 
Martin tourna quelques secondes son verre de cartagène entre ses doigts, les yeux perdus dans le vague : " Pibol a gardé de l'incident une certaine raideur dans la nuque.
 
On voyait bien qu'une grande tristesse le minait. Quand on lui demandait si le Firmin lui faisait des confidences, il hochait la tête, anéanti :
 
" Il me parle plus, il est fâché ! " Lui-même s'est réveillé mort peu après, dans son caveau. Je ne peux pas te dire s'ils se sont réconciliés ! "
 
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Message par Roberto 2 Lun 20 Juin 2022 - 23:32

L'homme que n'aimaient pas les chiens
 
 
Histoires saisissantes Les-5-10
 
Il avait marché longtemps. On ne sut jamais ni son nom, ni quel pays l'avait vu naître, ni d'où il venait, ni à quel saint, quelle religion il se vouait,
 
ni ce qu'il faisait dans ce chaos de montagnes déchiquetées, dépecées par les vents, calcinées par le soleil, dévorées jusqu'aux os par la neige.
 
Quoique jamais ni les vents, ni le soleil, ni la neige n'eussent soumis le pays à telle violence que le temps lui-même : les montagnes témoignaient de blessures immémoriales,
 
ce n'étaient que chairs meurtries, froissées, os brisés mille fois, en un fatras pantelant de rochers blancs, gris, couche sur couche, déchiré tel un titanesque jeu de cartes pour dieux
 
ou pour géants... Drainé par les vallats, la pâte des monts environnants nourrissait une ferme, quelques prés, un jardin, protégés par les faïsses de la pugnacité du temps...
 
L'homme avait frappé à la porte du mas. La source de Palières était gelée : ce n'était pas un temps à laisser un chrétien dehors.
 
Le père Peiredon lui avait offert un bol de soupe, le vagabond avait marqué son contentement d'un claquement de langue, le fermier lui avait proposé de rester, pour l'hiver,
 
de se rendre utile : il y avait du bois à couper, de petits travaux pour meubler le temps en attendant le printemps...
 
Quand les beaux jours égayèrent les grands arbres secs de premiers bourgeons, alors que les champs, les prairies, se couvraient de fleurs,
 
que l'herbe dégouttante de sève verte frissonnait au moindre ventolet, l'homme s'était rendu indispensable : sans jamais prononcer le moindre mot,
 
sans jamais rire ni sourire, sans jamais s'exprimer autrement que par un petit claquement de langue pour marquer son contentement, son irritation, sa frustration,
 
il oeuvrait, se levant avec les poules, se couchant avec le soleil... Deux ans plus tard, il occupait toujours le même coin de grange, mangeant à la table des Peiredon !
 
Il inquiétait, avec ses gros yeux bleus qui lui sortaient des orbites, qui vous regardaient fixement, vous glaçant l'âme, vous contraignant à détourner le regard.
 
C'étaient les seules choses qui semblassent vivantes dans ce visage taillé à coups de serpe, avec tous ses poils noirs qui s'extravasaient à foison des narines,
 
des oreilles, et l'énorme limace noire des sourcils, velue, d'un seul tenant. Les cheveux étaient roux, comme le teint de l'homme, le bas du visage gris d'une barbe
 
qu'il ne parvenait jamais à raser tout à fait... Il marchait en allongeant la foulée, sans que le haut du corps ne bougeât. Les piquets des deux bras pendaient, interminables.
 
On ne s'était jamais habitué à sa présence, il ne faisait pas partie de la famille, comme à la longue les valets, les servantes.
 
C'était quelque chose comme une bête de somme, qui devançait les ordres, obéissait sans broncher ! Sans le père Peiredon, il y a beau temps que les filles, la maîtresse,
 
l'auraient chassé. Pour les femmes, il était le Diable. Elles en donnaient pour preuve le comportement des chiens : dès qu'il paraissait, le bâtard rouge et noir à longs poils
 
du maître grondait. Lorsqu'il approchait d'une ferme, les chiens mis en fureur tiraient sur leur chaîne, s'étranglaient à moitié pour se jeter sur lui.
 
Ça tenait à son odeur, ou parce qu'il n'aimait pas les chiens : les bêtes gueulaient. Le regard bleu devenait glacé, les mâchoires se serraient, les dents crissaient,
 
un peu de bave dégoulinait au coin des lèvres étroites que souillait parfois un mince filet de sang, le teint tournait gris, du même gris que le menton jamais rasé...
 
Le maître laissait dire les femmes. Il égrenait la litanie des travaux auxquels elles devraient s'atteler si l'homme n'était pas là. Il concluait toujours par :
 
" La saison prochaine, je lui donnerai congé ! "
 
Un beau jour, le maître céda ! L'autre partit sans un mot faire son baluchon : quand il revint, les muscles de sa main blanchissaient à force de serrer la serpe.
 
Rien n'y fit, ni les supplications, ni les plaintes, ni les râles, ni les coups : l'homme semblait insensible, de corps et d'âme.
 
Quand il déposa enfin la serpe sur la table où l'on avait dressé le souper, le mas comptait neuf cadavres : le maître, la femme, les trois filles, le gendre, la servante, les deux valets !
 
L'homme referma soigneusement la porte, il aspira un grand coup, il ajusta son baluchon sur l'épaule. Il repartit, en allongeant la foulée, sans que le haut du corps ne bougeât,
 
les bras comme des piquets, interminables... Le chien de la maison hurla à la mort ! Il se secoua, comme s'il sortait d'un long, long, long sommeil.
 
Il fit demi-tour, marcha sur la bête qui gueula de terreur. Les chiens des mas environnants lui firent écho... D'un coup de pierre, l'homme l'assomma. Il s'acharna sur le cadavre
 
jusqu'à n'en laisser qu'une bouillie informe... Il reprit la route, pressé de laisser entre lui et les meurtres le plus de distance possible : avec un peu de chance,
 
en se cachant des hommes, en se nourrissant d'écorces, de petits animaux, il gagnerait la Suisse, il s'y ferait oublier, quelques années...
 
Il marchait vite. Dans le bois de Laune le piège à loups se referma sur sa cheville, lui arrachant sa première plainte, depuis des mois, ou des années.
 
Le soir n'était plus loin, la colère avait consummé ses forces : il ne parvenait pas à desserrer les mâchoires qui lui broyaient la cheville, les dents d'acier plantées dans les os...
 
Les loups se mettraient bientôt en chasse. Il hurla de terreur, comme une bête. Les chiens, à cinq lieues à la ronde, lui firent écho : ceux des Capelans, les chiens à loups de la Calquière,
 
les bergers de la Remise, les chasseurs des Malines, le gros roux du moulin de Vitou, le borgne du Bijournet, le boiteux des Curières !
 
Plus il hurlait, mieux les chiens répondaient. Les appels approchaient... Le noir et feu du Martinet se dressa non loin d'un châtaignier, les bergers de
 
la Remise déboulèrent de derrière un massif de hêtres... Deux cents gueules dégouttaient de bave et de haine. Quatre cents yeux rouges flambaient dans l'obscurité naissante.
 
Le gros roux du moulin de Vitou, d'un bref claquement de mâchoire, donna le signal de la curée... L'homme rit, pour la première fois : les loups n'auraient pas sa peau !
 
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