Le manque de compétitivité de la France est-il un mythe ?
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Le manque de compétitivité de la France est-il un mythe ?
Atlantico : Le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, a déclaré vendredi qu'"il est essentiel que la France continue sur la voie des réformes et prenne de nouvelles initiatives pour améliorer la compétitivité des entreprises françaises". Bruxelles attend que le pays agisse de façon "franche et déterminée" en ce sens. La compétitivité est-elle un faux combat ?
Charles Wyplosz : Absolument, même si la Commission adore expliquer à chaque pays ce qu'il devrait faire pour être plus "compétitif". Il y a sans doute une question de vocabulaire : la compétitivité est souvent décrite par des parts de marché, en concurrence avec les autres pays, mais c'est une idée délicate à manier. La Chine est très compétitive parce que ses parts de marché augmentent. Normal, elle exporte des produits à bon marché fabriqués par des employés dont les salaires et conditions de travail font penser à Zola. Est-ce ça que nous voulons ? Ce que nous voulons, c'est être "productifs", produire plus et mieux (donc plus cher) avec les ressources dont nous disposons, en premier lieu la main-d'oeuvre. Cela veut dire être efficace.
De plus, ces parts de marché concernent en général l'industrie manufacturière, dominée par des activités peu valorisées car soumises à une intense concurrence internationale, et peu valorisantes car les conditions de travail sont difficiles et les métiers relativement peu sophistiqués. C'est pour ça que les pays développés évacuent le secteur industriel et se spécialisent dans les services sophistiqués (high-tech) ou à forte valeur ajoutée (le luxe). Si Renault et PSA ne peuvent pas concurrencer Mercedes et BMW (mais pourquoi donc ?), la concurrence est chinoise et l'industrie automobile française disparaîtra très logiquement.
Alain Fabre : La compétitivité fait partie de ces mots que l’on utilise commodément mais sans véritablement savoir ou avouer ce qu’il y a derrière. Si ma mémoire ne me trahit pas, c’est Raymond Barre à partir de 1976, qui fit usage de ce terme le premier, pour caractériser la politique économique qu’il convenait de mener. Ce n’est pas un hasard puisque chronologiquement, c’est sous son gouvernement que la France et l’opinion ont pris conscience de la nécessité d’élaborer une nouvelle stratégie pour « desserrer la contrainte extérieure » provoquée par la soudaineté et l’ampleur des chocs pétroliers des années 1970.
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Charles Wyplosz : Absolument, même si la Commission adore expliquer à chaque pays ce qu'il devrait faire pour être plus "compétitif". Il y a sans doute une question de vocabulaire : la compétitivité est souvent décrite par des parts de marché, en concurrence avec les autres pays, mais c'est une idée délicate à manier. La Chine est très compétitive parce que ses parts de marché augmentent. Normal, elle exporte des produits à bon marché fabriqués par des employés dont les salaires et conditions de travail font penser à Zola. Est-ce ça que nous voulons ? Ce que nous voulons, c'est être "productifs", produire plus et mieux (donc plus cher) avec les ressources dont nous disposons, en premier lieu la main-d'oeuvre. Cela veut dire être efficace.
De plus, ces parts de marché concernent en général l'industrie manufacturière, dominée par des activités peu valorisées car soumises à une intense concurrence internationale, et peu valorisantes car les conditions de travail sont difficiles et les métiers relativement peu sophistiqués. C'est pour ça que les pays développés évacuent le secteur industriel et se spécialisent dans les services sophistiqués (high-tech) ou à forte valeur ajoutée (le luxe). Si Renault et PSA ne peuvent pas concurrencer Mercedes et BMW (mais pourquoi donc ?), la concurrence est chinoise et l'industrie automobile française disparaîtra très logiquement.
Alain Fabre : La compétitivité fait partie de ces mots que l’on utilise commodément mais sans véritablement savoir ou avouer ce qu’il y a derrière. Si ma mémoire ne me trahit pas, c’est Raymond Barre à partir de 1976, qui fit usage de ce terme le premier, pour caractériser la politique économique qu’il convenait de mener. Ce n’est pas un hasard puisque chronologiquement, c’est sous son gouvernement que la France et l’opinion ont pris conscience de la nécessité d’élaborer une nouvelle stratégie pour « desserrer la contrainte extérieure » provoquée par la soudaineté et l’ampleur des chocs pétroliers des années 1970.
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